Il fallait plus que du génie pour accomplir cette grande entreprise ; il fallait un courage qui n’appartient qu’à ces âmes fortes que la calomnie n’effraie point, que les persécutions même ne sauraient ébranler. […] Au premier bruit de son apparition, quoiqu’il se fût pour ainsi dire glissé au milieu du tumulte des fêtes, ce fut un déchaînement général parmi tous les dévots ; c’était l’abomination de la désolation ; il n’y avait point de châtiment assez fort pour le téméraire qui avait joué les grimaciers religieux, et porté préjudice à leur sainte industrie. […] Molière, pour fermer la bouche à ses ennemis qui l’accusaient d’être un esprit fort, un impie, un athée, reconnut qu’il devait faire une profession de foi solennelle de ses principes religieux ; il voulut fermer la bouche à ses calomniateurs, et se préparer à la lutte terrible qu’il était sur le point de soutenir. […] Il était fort du suffrage de la plus haute puissance littéraire de son temps. […] « Leurs lits, fort simples, n’étaient le jour couverts que de nattes, et la nuit de tout ce qu’il fallait pour dormir délicieusement.