Par conséquent Marivaux, disent-ils, a le plus grand tort du monde de donner à son Marquis trente-cinq ans, puisque c’est précisément l’âge auquel un homme peut se flatter de plaire à une femme raisonnable & déja formée, comme l’est la Comtesse ; puisque c’est l’âge encore où un homme connoît assez le monde pour savoir que les femmes ne s’offensent jamais d’un tendre aveu, surtout quand il est question de mariage. […] Il seroit sans doute mal que, dans une piece à caractere, le principal personnage portât un nom qui annonceroit toute autre chose que ce qu’il doit être ; mais je crois aussi qu’on peut nommer comme on veut les personnages subalternes, soit parcequ’ils n’ont pas ordinairement un caractere bien prononcé, soit parcequ’un homme tient un nom de la Nature avant que son caractere soit formé, & qu’il ne prend pas le soin de le régler sur la signification de son nom.