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130. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Molière On peut comparer Molière à un vaste réservoir formé de sources diverses, et qui, calme et profond, réfléchit magnifiquement la nature. Le génie observateur de ce poète a saisi de toutes parts, et à bon droit, les traits qui pouvaient servir à former, le tableau complet de la vie humaine. […] Je ne m’oppose pas à toutes ces choses, et je serai ravi que cela puisse réjouir le monde ; mais en leur abandonnant tout cela, ils me doivent faire la grâce de ne point toucher à des matières de la nature de celles sur lesquelles on m’a dit qu’ils m’attaquent dans leurs comédies; c’est de quoi je prierai civilement cet honnête Monsieur qui se mêle d’écrire pour eux ; et voilà toute la réponse qu’ils auront de moi. » Molière plaisantait en assurant que c’était toute la réponse qu’ils auraient de lui, car la Critique de l’Ecole des Femmes et l’Impromptu de Versailles formaient deux réponses admirables, deux plaidoiries contre lesquelles il leur était impossible de lutter. […] Sons ce tombeau gisent Plaute et Térence ; Et cependant le seul Molière y gît : Leurs trois talents ne formaient qu’un esprit, Dont le bel art réjouissait la France.

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