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63. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Je fais ici allusion à la célèbre conversation dans le jardin d’Auteuil, entre Chapelle et son illustre ami, la page la plus étonnante du livre, la plus impossible à expliquer si l’on n’y veut voir qu’un simple artifice de narration, imaginé par l’auteur pour varier la forme du récit. […] La forme de certaines lettres, du d en particulier, se rapproche singulièrement de celle qu’elles ont dans la fausse inscription ; en revanche, elle s’éloigne notablement de la forme que présentent ces lettres dans les deux pièces de Montpellier. […] Que peut-on désormais alléguer contre la sincérité de ces pièces, confondues et perdues au milieu de plus de deux cent mille autres provenant des États du Languedoc, et dont l’une forme l’annexe d’un compte régulier qui s’y réfère et a été trouvé en même temps qu’elle ? […] Je crois donc pouvoir affirmer, malgré l’étrange anomalie que présentent leurs signatures, que ces deux pièces sont bien de Molière, et j’ajoute que la signature qui les termine offre des ressemblances, sous le rapport non de son contexte, mais de la calligraphie et de la forme des lettres, avec celles qui figurent au bas de plusieurs actes authentiques. […] Les signatures connues de Molière différent de celle de la quittance, et, d’ailleurs, la forme des lettres de ces signatures ressemble trop à celle de beaucoup d’écritures du XVIIe siècle pour que j’en puisse déduire une écriture certaine.

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