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91. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Mais ces messieurs ne trouvèrent pas bon que les comédiens leur fissent imposer une loi si dure, et ils prirent pour un affront qu’ils eussent eu la hardiesse de le demander : les plus mutins s’ameutèrent, et ils résolurent de forcer l’entrée, ils furent en troupe à la comédie. […] Molière s’applaudissant du succès de son invention, pour forcer le public à lui rendre justice, hasarda d’en tirer une glorieuse vengeance en faisant jouer le Misanthrope seul. […] Ayant remarqué lui-même que l’on s’en était aperçu, il se fit un effort, et cacha par un ris forcé ce qui venait de lui arriver. […] La cour se plaisait aux spectacles, aux beaux sentiments, de la Princesse d’Elide, des Amants magnifiques, de Psyché, et ne dédaignait pas de rire à Scapin, au Mariage forcé, à la Comtesse d’Escarbagnas. […] Ces deux derniers canevas servirent depuis à Molière, lorsqu’il composa le Mariage forcé, le Médecin malgré lui, et George Dandin.

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