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102. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Quand Molière, dans son plus bel ouvrage, a démasqué le plus détestable des vices, l’hypocrisie, peut-on croire qu’il eût le projet de la faire rougir d’elle-même, et de la forcer à s’amender ? […] Le Sganarelle du Mariage forcé demande des avis avec ardeur, bien déterminé d’avance à n’en faire qu’à sa tête ; et celui de l’Amour médecin, ne sollicitant pas de meilleure foi les conseils, en reçoit qui ne seraient profitables qu’à ceux mêmes qui les donnent. […] On n’a pas craint d’ajouter que, lorsque l’humeur coquette et hautaine de sa femme l’eut forcé à rompre tout commerce avec elle, mademoiselle de Brie, toujours bonne et de composition facile, lui avait encore, en cette occasion, prêté le secours de ses tendres consolations. […] Il joua ; et, dans le divertissement de la pièce, au moment où il prononçait le mot Juro, il lui prit une convulsion qu’il essaya vainement de cacher sous un ris forcé. […] On a dit très faussement que Molière s’était moqué de lui dans le personnage de Pancrace, du Mariage forcé, et non moins faussement qu’il avait voulu lui emprunter son chapeau pour le rôle du maître de philosophie, dans le Bourgeois gentilhomme.

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