Il y avait dans les esprits une force nationale, effet ordinaire des guerres civiles, et qui peut-être n’avait pas peu contribué à former Corneille lui-même. […] Le prodigieux succès des Précieuses, en apprenant à Molière le secret de ses forces, lui montra l’usage qu’il en devait faire. […] Il eût pu sans doute représenter ce fils toujours respectueux envers un père barbare ; il eût édifié davantage en associant un tyran et une victime ; mais la vérité, mais la force de la leçon que le Poète veut donner aux pères avares, que devenaient-elles ? […] Enfin il rassembla toutes ses forces, et donna le Tartuffe. […] Cette mesure précise qui réunit la vérité de la peinture et l’exagération théâtrale, Molière la passe alors volontairement, et la sacrifie à la force de ses tableaux.