Dans ces pièces froides, embrouillées, dont l’intrigue est plus subtile qu’ingénieuse, vrais logogriphes à la lecture, il y a une force de langage inconnue avant Corneille. […] Je ne reconnais plus là un menteur, mais un reste du faux brave, du fier-à-bras de la farce, de ce matamore de L’Illusion, qui met le Grand Turc en fuite, et force le soleil de s’arrêter. […] Cette légère création de l’Étourdi, par exemple, bien qu’elle ne soit pas de force à porter tout le développement d’une comédie et à être un centre d’action, est plus vraie que celle du Menteur. […] Il met de la force comique jusque dans des comédies-ballets ; de la grâce mâle jusque dans ses ballets ; du sel le plus fin jusque dans ses bouffonneries, qui sont toujours la charge de quelque vérité profonde. […] Il reprend son bien, comme disait Molière, quand ce qu’il invente est de même force, ou plus fort que ce qu’il emprunte.