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153. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

pour nous, fils orgueilleux, Il aurait des leçons comme pour nos aïeux : De notre âge on verrait sa sévère justice Censurer chaque erreur, combattre chaque vice ; Il oserait railler sous leur masque moral L’intrigant philanthrope et le faux libéral ; L’avocat tout gonflé de sa creuse faconde ; L’utopiste en travail de refaire le monde ; Le souple ambitieux au pouvoir toujours prêt, Ne servant pas l’État mais son propre intérêt ; Le parvenu, malgré l’égalité conquise, Parant d’un vieux blason sa moderne sottise ; A la fraude exercé, l’avide industriel Mettant en actions, l’eau, la terre et le ciel ; Anonyme assassin, l’abject folliculaire Calomniant au prix d’un infâme salaire ; La femme, en homme libre osant se transformer, Oubliant que sa force est de plaire et d’aimer ! […] « La postérité saura peut-être la fin de ce poète comédien qui en jouant son Malade Imaginaire ou son Médecin par Force reçut la dernière atteinte de la maladie dont il mourut « peu d’heures après, et passa des plaisanteries du théâtre, parmi lesquelles il rendit presque le dernier soupir, au tribunal de celui qui dit : malheur à vous qui riez, car vous pleurerez.

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