Avec Corneille, avec Racine, avec La Fontaine,, qui nous venaient, l’un, d’une grande ville normande, les deux autres, de Picardie ou de Champagne, la province se faisait, dans la gloire littéraire du grand siècle, une telle part, qu’il semblait difficile d’en avoir une plus belle, et, qu’en cela, Paris courait risque d’être surpassé. […] Quelques années après, La Fontaine l’employait déjà dans son conte de la Coupe enchantée, comme le nom générique de la race des créanciers d’humeur accommodante. […] Ainsi, son inimitié fut d’enfance, comme celle de Voltaire, et, on le sait, rien n’est plus tenace que ces petites haines dont les premières racines vous rattachent à l’âge que La Fontaine dit être sans pitié. […] « Le sujet — dit La Fontaine dans une lettre à son ami Maucroix, qui vaut, sur cette fête et sur la pièce, dont il fut alors spectateur, tous les feuilletons qu’on a fait ou que l’on pourra faire — le sujet est un homme, arrêté par toutes sortes de gens, sur le point d’aller à une assignation amoureuse. » Or, la situation de Molière, amoureux d’Armande, ne voulant que s’occuper d’elle, mais « arrêté », distrait dans son amour, par les ordres auxquels, comédien et poète, il lui fallait obéir, était à peu de chose près la même.