Au reste, que pourrait-on mieux faire, n’ayant point de coulisses, et tous les acteurs réduits à entrer par le fond, comme le veulent ces deux rangs de marquis en demi-cercle ? […] L’amoureux lui veut faire admirer ce fond d’âme, admirable en effet, que révèle chaque mot du billet ; Arnolphe n’y entend qu’une chose : c’est qu’il avait bien raison de ne pas vouloir qu’Agnès apprît à écrire ; voilà à quoi lui sert cet art funeste ! […] Ce charmant Horace, si bien fait pour Agnès, qui a cette candeur des jeunes hommes, la confiance, née au fond de la même ignorance de la vie et de la même générosité de cœur, cet éventé, toujours débordant d’amour et du besoin d’en parler, si bon, si honnête, qui, devant l’ignorance d’Agnès, et les dangers où la fait se jeter la sottise d’Arnolphe, se sentie devoir du respect, qui aimerait mieux mourir que de l’abuser, cet Horace enfin, si tendre, si dévoué, si fou, — Delaunay l’a été si bien, qu’il en a mis un peu dans tous ses rôles.