L’importance énorme, presque unique, de Louis XIV au milieu de sa cour, l’amoindrissement de la noblesse ; la passion des dames et du beau monde pour les conversations spirituelles et solides, l’affectation succédant à l’esprit et la pédanterie à la science ; le goût des questions et l’ardeur des querelles religieuses, l’impiété couvant sourdement sous la foi emphatique d’un siècle qui affirmait plus qu’il ne croyait, et l’hypocrisie lui prêtant déjà son manteau ; la licence des mœurs d’une part et l’exemple de l’adultère donné par un roi, d’autre part une pruderie dont l’austérité jetait une ombre importune sur les plaisirs de la cour ; l’affranchissement de la pensée et ses premières luttes contre l’entêtement de l’ignorance et des vieilles doctrines : tels sont les principaux caractères du temps où Molière écrivait.