Ce n’est, pour dire vrai, ni l’un ni l’autre, parce que c’est l’un et l’autre à la fois, parce que L’École des femmes n’y est pas moins vivement défendue qu’attaquée, que le bien et le mal s’y balancent assez exactement, et que si la conclusion de cette espèce de controverse est expressément défavorable à Molière, les deux champions de sa pièce, qui finissent par se ranger du parti du blâme, semblent le faire moins par conviction que par condescendance pour leurs maîtresses, ennemies déclarées du poète comique et de ses ouvrages. […] Pardonnez-moi, messieurs, leur répondit-il, j’ai oublié d’épouser votre sœur, et je retourne avec vous pour finir cette affaire. […] Ce qui n’est pas une bouffonnerie plus ou moins agréable, mais un chef-d’œuvre de vérité comique, c’est la première scène de la pièce, celle où Sganarelle demande à Géronimo son avis sur un mariage auquel il s’est résolu d’avance ; lui fait jurer d’en dire franchement sa pensée, tandis que lui-même il a déjà juré de conclure l’affaire ; et, quand ce sage ami finit par approuver en riant une sottise qu’il ne voit pas moyen d’empêcher, le remercie bien sérieusement de son excellent conseil, et lui promet de le suivre avec docilité.