Cette distinction, je le répète, il suffit d’un peu de bon sens pour que chacun la fasse naturellement, sans effort, toujours conduit et averti par l’auteur depuis le commencement jusqu’à la fin. […] [fin citation] Vous avez bien fait, Molière, de frapper sur cette vertu insociable et orgueilleuse qui ignore les plus grandes de toutes les vertus, la modestie et la charité ; qui ne sait pas aimer et plaindre les vicieux avec autant de douceur qu’elle doit avoir de haine pour le vice ; qui ne veut pas connaître cette forme délicate de la charité parmi les gens de bonne compagnie, la politesse ; et qui, pour un procès perdu et pour une maîtresse infidèle, se sauve en un désert et fuit l’approche des humains 146, oubliant que le devoir de l’homme de bien est de rester parmi les faibles et les méchants, pour les relever, les instruire, se faire estimer d’eux par l’exemple, aimer par la charité. […] Enfin vous. avez. su, en nous peignant ces infirmités du sage, et en nous faisant rire de ses travers, nous inspirer ; pour lui pour sa vertu,, un sentiment de respect que ne peut diminuer tout le rire excité par ses boutades ; et, à la fin de votre pièce, notre opinion sur lui reste celle qui était la vôtre, et que vous avez mise dans la bouche de la sincère Eliante : Dans. ses façons d’agir il est fort singulier ; Mais j’en fais, je l’avoue, un cas particulier ; Et la sincérité dont son âme se pique À quelque chose en soi.de noble et d’héroïque.