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226. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Combien on l’eût étonné cependant, ce grand seigneur bel-esprit, si on lui eût dit que son immortalité tiendrait un jour, qui n’était pas loin, — uniquement à cette gloire : qu’il serait reconnu un des grands écrivains de son siècle ; et comme on l’eût fâché si l’on eût ajouté : Monseigneur, ces hommes dont vous parlez si légèrement, ces peintres, ces poètes, ces musiciens, ces architectes, ces philosophes, ce comédien Molière, — et plus tard, ce fils de votre notaire, Arouet, que vous voulez bien appeler un garçon d’esprit, survivront tout bonnement, non seulement par leurs chefs-d’œuvre, mais encore par les plus simples bagatelles de leur génie, à cette imposante société française qui, pour vous M. le duc, commençait au roi, et s’arrête aux ducs et pairs. — Heureux cependant le roi de France, heureux le feuilleton qui rencontrent, en leur chemin, beaucoup de ces hommes « qui ne sont bons que pour les plaisirs de l’imagination, de l’esprit et du cœur !  […] Lui-même il a pu servir au portrait de Tartuffe, ce fameux cardinal-ministre, Richelieu : Richelieu, amoureux de la reine-mère, et la chassant de ce royaume qui appartient à son fils ! […] Le noble ainsi ruiné par l’oisiveté, faisait de son fils un escroc et vendait sa fille à un bourgeois enrichi.

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