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150. (1900) Molière pp. -283

Voilà, certes, sur le compte de deux figures typiques qui nous sont chères, des réserves assez imprévues, et qui vont faire bondir d’indignation quelque dévot commentateur des chefs-d’œuvre où elles paraissent. […] Les traits choisis, recueillis à cet effet, s’assemblent, se composent sous sa main en un tout d’un relief extraordinaire, et alors la figure va bien au-delà de ce qu’il veut peindre. […] Même sûreté, même puissance de Molière à recueillir, à rassembler, par le jeu du dialogue, autour d’une de ces figures qu’il crée toutes vives, beaucoup de traits accessoires, de circonstances, dont l’effet est de la mettre pour nous, au mieux, dans son cadre, ou de lui donner un fond, un fond d’une teinte appropriée, et dont le détail la complète. […] Quand on se figure le règne de Louis XIV, on se le peint comme un règne uniforme, comme une époque de gloire, d’engouement et d’élégance. […] Ce n’est pas pourtant que Dom Juan soit un hypocrite véritable ; c’est une fausse figure d’hypocrite, c’est-à-dire une inattendue et invraisemblable métamorphose du personnage, qui permet à Molière de frapper sous son nom.

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