Cette scène rattachait mieux encore le deuxième acte à l’action principale, et faisait vivement désirer aux spectateurs l’entrevue de Tartuffe et de la femme d’Orgon. […] Ne me refusez donc pas la faveur que je sollicite de vous : combien de femmes se trouveraient honorées de me l’accorder ! […] D’ailleurs Tartuffe n’a pas de prime abord conçu le dessein de suborner la femme, d’épouser la fille et de dépouiller le fils de son bienfaiteur ; il a commencé par bien choisir sa dupe : il a vu un homme riche, dévot, crédule, d’une imagination faible et exaltée ; un mari d’un certain âge ayant de grands enfants d’un premier lit, et une jeune femme pour seconde épouse. […] Molière, dans son ouvrage, nous offre une épouse fidèle à ses devoirs, et le prince de l’Église se complaît à nous montrer le libertinage effronté d’une femme mariée. […] Mais les tartuffes, comme dit Molière dans Les Femmes savantes, ne font pas seulement des solécismes en conduite.