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98. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Don Juan veut, à cette heure, payer ses dettes, rétablir son crédit, apaiser son père par un faux repentir, éloigner la justice humaine, qui ne peut manquer d’intervenir, et enfin tirer un bon parti de Don Carlos, qui veut le tuer : « Le Ciel me défend ce duel. — Prenez-vous-en au ciel ! […] Cet homme est un hâbleur de fausse éloquence ; il ressemble à cette femme ambitieuse et vaine dont parle Bossuet pour s’en moquer : « Elle croit valoir beaucoup parce qu’elle s’est chargée d’or, de pierreries et de mille autres ornements. […] vous n’avez sous ces ajustements qu’un vieux corps, une âme vide, un pauvre esprit, un fantôme, un mensonge, un copiste, un faux Shakespeare, un faux Schiller ! […] L’emphase appelle l’emphase, le faux appelle le faux. […] C’est-à-dire que Don Juan, qui n’est pas un docteur, qui ne dispute avec personne, parce que le faux et le vrai, le juste et l’injuste, tout lui est égal, laisse parler Sganarelle avec ce dédain mêlé d’indifférence qui a inspiré à M. de Lamennais un si beau livre.

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