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18. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Voltaire et beaucoup d’autres ont appelé La Comtesse d’Escarbagnas, une farce : c’est une fausse application du mot. […] Mais il cesse d’être raisonnable, lorsque, dans son juste dépit contre le faux savoir et le faux esprit, il attaque l’esprit et le savoir véritables ; quand, révolté de voir des femmes qui abandonnent les travaux de leur sexe pour manier le télescope et l’astrolabe, il voudrait qu’elles ne touchassent même pas un livre ; quand, enfin, il regrette le temps où toute leur science se bornait à connaître un pourpoint d’avec un haut de chausses . […] Voilà, pour dire la vérité et donner enfin l’explication que j’ai promise, ce qui est cause que Thomas a fait de la comédie de Molière un faux exposé, pour en tirer une fausse conséquence. […] Il est présumable que Molière n’arriva que par degrés à regarder la médecine comme une science fausse, dangereuse et ridicule. […] Le feint trépassement d’Argan et les fausses lettres apportées par Ariste sont deux épreuves qui ont également pour objet et pour résultat de mettre en lumière les sentiments odieux de Béline et de Trissotin, en même temps que les sentiments honnêtes d’Angélique et de Clitandre.

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