Gardons-nous surtout de prendre pour sa morale, soit les maximes insensées que soutiennent les esprits faux, ridicules et pervers qu’il a représentés sur la scène, soit celles que l’on pourrait déduire de l’Amphitryon, et qui reflètent seulement la morale des dieux de l’Olympe, soit enfin les maximes légères que renferment ses pastorales-ballet et les paroles qu’il composait pour être mises en musique, œuvres qui célèbrent toujours les amours faciles. […] Ces éléments instinctifs faisant partie de notre moi, en étant même la partie la plus active, nous prenons, par le fait d’une illusion facile à concevoir, ce qu’ils nous dictent comme étant facultatif et libre de notre part. […] Dans ce cas particulier, qu’il est facile de constater chez autrui et surtout sur soi-même, car tous plus ou moins nous le subissons par moment, l’homme est entièrement aveuglé par elles ; il interprète conformément à leurs vœux, à leurs aspirations, les divers événements qui se présentent. […] Mais je vois éclater comme des axiomes, tout le long de ces deux pièces, que la tromperie, l’inconstance, la vanité, le caprice, sont l’essence même de la femme ; que les plus innocentes en fait de ruse rendraient des points aux hommes les plus roués ; qu’il n’existe en réalité aucun moyen de se mettre à l’abri des calamités qu’elles occasionnent. » Cette dernière phrase renferme des erreurs qu’il est facile de démontrer. […] Mais il est facile, sur ses propres données, d’aller plus loin, de déduire de cette science le traitement rationnel que la société devrait appliquer à ces êtres exceptionnels pour se garantir des dangers dont ils la menacent.