Ces observations, qu’il me serait trop facile de multiplier, ne portent, il est vrai, que sur des objets de détail ; mais tout ce qui a rapport à l’ensemble des pièces et à l’étude de l’art trouvera sa place dans le commentaire. […] Ce n’est point une chose facile que de juger Molière : nos plus grands philosophes s’y sont trompés. […] Un traitement si offensant causa de la rumeur : les maris prirent parti trop vivement ; de sorte que Molière, qui était très facile à entraîner par les personnes qui le touchaient, irrité contre le médecin, pour se venger de lui, fit en cinq jours de temps la comédie de l’Amour médecin, dont il fit un divertissement pour le roi, le 15 septembre 1665, et qu’il représenta à Paris le 22 du même mois. […] Molière, qui était facile à s’indigner, fut si piqué de la destinée de son cahier de traduction, que, dans la colère, il jeta sur-le-champ le reste au feu. […] Il est facile cependant de l’appuyer d’un témoignage irrécusable, puisque Racine le fils, qui le rapporte dans ses Mémoires, d’après Grimarest, ajoute que Boileau « racontait souvent cette folie de sa jeunesse, et que ce souper, quoique peu croyable, est très véritable. »(Voyez Œuvres de Jean Racine, édition de Lefèvre, tome Ier.)