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72. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

On voit, en effet, combien, dès cette époque, Molière était en faveur auprès du roi, puisque Sa Majesté elle-même daigna lui indiquer le sujet d’une scène des Fâcheux. Cette pièce des Fâcheux fut arrangée à la hâte pour la célèbre fête de Vaux, donnée par Fouquet, à la veille de sa disgrâce, au mois d’août 1661, deux mois après l’École des Maris. […] Ailleurs, dans des rôles de quelques lignes, Debrie sera toujours le plus fâcheux personnage : c’est ainsi, par exemple, que si Molière est Alceste, Debrie sera le garde de la maréchaussée ; si Molière est Orgon, Debrie sera l’affreux Monsieur Loyal. Molière lui attribuait ces sortes de rôles parce que, sans doute, l’apparition du visage de Debrie lui causait toujours une impression fâcheuse, et que cela le rendait, dans ses colères contre Monsieur Loyal et autres, bien plus vrai. […] La pièce commence par des valets de fête qui obligent Georges Dandin de danser avec eux; mais Georges Dandin, mal satisfait de son mariage, et n’ayant l’esprit rempli que de fâcheuses pensées, accompagne sa danse d’une figure si sombre et si désespérée, que tout le monde en rit.

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