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118. (1802) Études sur Molière pp. -355

À moins de cela, vous ne devez pas exposer votre réputation, en produisant une pièce si ridicule ». […] L’actrice sait que les témérités de Tartuffe ne peuvent pas aller au-delà d’une déclaration ou de quelques propositions hasardées ; en voilà sans doute assez pour qu’une épouse délicate prie son mari ………………………… De ne l’exposer Qu’à ce qu’il lui faudra pour le désabuser. […] Quelques commentateurs ont cru devoir excuser Molière, ils lui font dire : « Je suis comédien aussi bien qu’auteur, il faut réjouir la cour et attirer le peuple ; et je suis quelquefois réduit à consulter l’intérêt de mes acteurs, aussi bien que ma propre gloire. » Selon moi, Molière eût pu se permettre de demander, mes farces sont-elles bien exposées ? […] L’auteur ne jugea pas à propos de l’exposer sur le théâtre de Paris, pas même de la faire imprimer, elle ne le fut qu’en 1682, neuf ans après la mort de Molière. […] L’intrigue. — Bonne si le plaisant de cour ne se contentait pas de combattre l’astrologue, seulement par ses discours ; bonne surtout, si l’astrologue, en amenant avec emphase la fausse divinité qui ordonne à la princesse mère de prendre pour gendre son libérateur, imaginait en même temps un moyen pour que le choix tombât sur l’amant qu’il protège, et si l’adresse de Clitidas tournait à l’avantage de l’amant aimé les ruses de l’astrologue ; mais point du tout, c’est le hasard seul qui expose la princesse mère à la fureur d’un sanglier, c’est le hasard seul qui amène Sostrate pour le combattre, et mériter par là d’être uni à ce qu’il aime ; par conséquent, la catastrophe n’étant nullement amenée par l’intrigant, ne peut satisfaire entièrement le spectateur.

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