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14. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Ces deux personnages accessoires ne font pas seulement l’exposition ; ils occupent le premier acte tout entier. […] Raphaël le premier, rouvrant cette mine que les artistes de l’antiquité avaient exploitée comme à l’envie, en tira la matière de douze des tableaux dont il orna le palais Chigi, autrement nommé la Farnésine ; et, bientôt après, son crayon traduisit en entier l’histoire de Psyché dans une suite de trente-deux dessins qu’a reproduits le burin de Marc-Antoine ou plutôt de ses élèves. […] Mais, quand la magnificence de Louis XIV eut élevé ce théâtre magique, où la baguette d’Armide semble disposer de l’univers entier, Psyché vint prendre naturellement sa place sur une scène destinée aux enchantements et aux métamorphoses, chanter, comme a dit Lamotte, les mêmes amours qu’elle n’avait encore que déclamées . […] Auteur du plan tout entier, Molière, jeté, pour ainsi dire, par un ordre suprême, hors de sa sphère accoutumée, ne put déployer, dans ce sujet merveilleux, héroïque et galant, aucune des ressources de son génie. […] » Je n’entrerai point dans la discussion du passage entier ; je n’examinerai point si Boileau, dans ces mêmes vers où il paie un juste tribut de louange à Molière, n’exprime pas, avec trop de sévérité, avec trop peu de précision surtout, un blâme qu’il avait le droit de prononcer.

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