Tenons donc pour assuré que si la mort de Molière, mort soudaine et précipitée, ne l’eût pas empêché de faire sa paix avec l’église et de recevoir les sacrements, la cérémonie de ses funérailles se fût accomplie sans protestation de la part du clergé. […] La banalité du sujet n’a pas empêché Molière de le reprendre après Scarron, dans sa nouvelle de la Précaution Inutile, — pas plus que le succès de Molière n’a empêché l’auteur des Folies Amoureuses ni celui du Barbier de Séville de le reprendre à leur tour. […] Si donc il ne peut s’empêcher de recommencer, entre deux scènes de ménage ou entre deux hoquets, l’apologie de la nature ; s’il continue de bafouer tous ceux qui veulent entreprendre sur les droits de cette mère de toute santé, de toute sagesse, de toute vertu, combien ne fallait-il pas que cette philosophie lui tînt au cœur, et qu’il en fût sans doute plus profondément imbu qu’il ne le croyait lui-même ! […] C’est pourquoi nous dirons maintenant de son style qu’il n’est pas sans défauts, mais ces défauts ne l’empêchent point d’être unique en son genre, et dans notre histoire littéraire, pour des qualités qui tiennent étroitement à ces défauts mêmes.