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141. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

« Enfin, je ne puis m’empêcher de croire avec M.  […] » Il explique, aussi bien que l’expliquerait Marivaux lui-même, comment dans la comédie l’honnêteté nuptiale n’est qu’un leurre, « car la passion ne saisit que son propre objet ; le mariage, loin d’empêcher tout autre amour, le provoque au contraire » ; et c’est justement à cet amour profane que se rattache l’intérêt des plus honnêtes comédies. […] C’est pourtant là ce qui a empêché Molière d’être heureux ! […] Après Toinette venait madame Argan, et voyant madame Argan si violente et si dure, Molière ne pouvait s’empêcher de songer à sa femme, hélas ! […] Ce qui n’empêche pas Molière, quand il veut, de faire lui aussi sa petite scène politique : par exemple, la dernière scène du Sicilien, quand don Pèdre va se plaindre chez ce jeune sénateur tout occupé de danses, de concerts, de plaisirs de toutes sortes ; aimable censure dirigée, sans fiel, contre les jeunes successeurs éventés et élégants d’Omer Talon et de Mathieu Molé.

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