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17. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

D’ailleurs, cette somme allouée à nos établissemens de tragédie et de comédie, ce n’est pas seulement une aide que l’état leur donne, mais le signe de son droit sur eux : pour s’y soustraire, voudraient-ils refuser ce subside, ils ne le pourraient pas. Et la raison de ce droit ? […] Ces trois noms, depuis notre enfance, sont logés dans notre cervelle, comme ceux de trois demi-dieux particuliers à notre pays ; sur un rayon de notre bibliothèque, si chétive qu’elle soit, si encombrée de romans nouveaux, nous gardons leurs ouvrages ; nous les montrons à nos enfans, à peu près comme telle mère leur montre l’évangile, et tel père la Déclaration des droits de l’homme. […] On peut trouver que ce n’est guère et que beaucoup manquent à l’appel ; mais sur ces disparus, encore une fois, ne prolongeons pas nos doléances ; rappelons-nous que non-seulement Les Fausses Confidences et Zaïre, mais Don Juan, aussi bien que Bajazet et que Rodogune, nous ont été enlevés : on ne geint pas une heure durant pour un ongle cassé à la main gauche, lorsqu’on est amputé du bras droit.

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