Chez les Anglais, l’art dramatique, à son origine, offrit la même confusion de genres, de personnages et de styles que chez les Espagnols. […] La monstrueuse tragi-comédie, imitée des Espagnols, et la fade pastorale, empruntée aux Italiens, exercèrent, concurremment avec la tragédie, la plume infatigable de Hardy, qui, à lui seul, fournissait le théâtre, et tenait lieu de toute une génération de poètes dramatiques. […] Molière, plus qu’aucun autre poète dramatique, a excellé dans l’art des préparations. […] La passion du cardinal de Richelieu pour les amusements dramatiques s’était communiquée à la nation ; et de toute part, s’élevaient des théâtres particuliers où l’on allait applaudir indistinctement Rotrou et Desmarets, Corneille et Scudéri. […] Il était difficile qu’on n’en vînt pas à disputer un peu sur la prééminence de l’un ou de l’autre pays, sous le rapport de l’art dramatique.