L’amour d’Eliante pour Alceste est un vrai malheur pour Philinte : il le supporte d’une âme égale, forte et douce. […] Ce qu’il s’est mille fois reproché, avec une sincérité que mettra en doute un autre que moi, c’est de ne pas être resté horloger à Genève ou musicien à…, coulant une vie tranquille et douce, n’excitant point l’envie et n’attirant pas sur lui les persécutions. […] L’amour du beau — c’est du beau moral qu’il est ici question — est un sentiment aussi naturel au cœur humain que l’amour de soi-même ; il ne naît point d’un arrangement de scènes ; l’auteur ne l’y porte pas, il l’y trouve, et de ce pur sentiment qu’il flatte naissent les douces larmes qu’il fait couler. » Je disais donc bien : 1° Le théâtre ne nous inspire que les sentiments que nous avons ; 2° ces sentiments que nous apportons au théâtre sont dirigés du côté du bien. […] » Leur plaire, leur être utile « bien se faire aimer et honorer d’eux, les élever jeunes, les soigner grands, les conseiller, les consoler, leur rendre la vie agréable et douce ; voilà les devoirs des femmes dans tous les temps et ce qu’on doit leur apprendre dès leur enfance. […] De même, ce qui prouve que Molière est toujours avec nature, même vicieuse et honteuse, ce sont les paroles d’Angélique dans George Dandin : « Je veux jouir, s’il vous plaît, de quelques beaux jours que m’offre la jeunesse et prendre les douces libertés que l’âge me permet. » C’est le cri de la nature.