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77. (1900) Molière pp. -283

Il s’agit du Malade qu’on reçoit docteur, et à qui les assistants souhaitent une longue série de fléaux pour qu’il puisse gagner sa vie et prospérer. […] En effet, le bourgeois gentilhomme, qui se fait recevoir mamamouchi ; M. de Pourceaugnac poursuivi par des apothicaires, croyant toutes les bourdes qu’on lui vient conter, et fuyant tout effrayé cette ville de Paris comme un lieu de brigandage où l’on est exposé aux mensonges les plus assassins ; le malade imaginaire qui se fait recevoir docteur, tout cela a été défini « outré » ! […] À vingt-six ans, de vingt-six à trente ans, quand on n’est pas trop avancé dans la vie, on réfléchit un peu ; la course aux apothicaires, le malade docteur, le mamamouchi, on trouve tout cela impossible, absurde : « Cela n’a jamais pu arriver ; pure extravagance !  […] Ces personnes-là eurent un bien autre sujet de mécontentement en 1662, quand fut jouée L’École des femmes, dans une scène de laquelle Arnolphe, pour devenir complet, lui qui est déjà mari systématique, devient docteur et pédant de morale et de religion. […] Vous êtes plus humains, plus modestes, plus éclairés, plus instruits qu’autrefois, vous n’êtes plus si entêtés de la Faculté, et même vous savez bien qu’il existe des lumières en dehors de la Faculté ; et à preuve, quand il arrive un docteur, blanc ou noir, qui, sans avoir pris ses grades, se pique de guérir les cancers, vous examinez son remède, et vos règles ne sont pas aussi absolutistes.

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