., mais il excellait encore dans les rôles de haut comique, tels que ceux d’Arnolphe, d’Orgon et d’Harpagon ; c’est alors que par la vérité des sentiments, par l’intelligence des expressions, et par toutes les finesses de l’art, il séduisait les spectateurs au point qu’ils ne distinguaient plus le personnage représenté dans le comédien qui le représentait ; aussi se chargeait-il toujours des rôles les plus longs et les plus difficiles ; il s’était encore réservé l’emploi d’orateur de sa troupea. […] « À n’envisager cette réflexion qui achève le dénouement que du côté de la plaisanterie, l’on avouera qu’il était difficile de terminer plus finement, sur le théâtre français, une intrigue aussi galante. […] « Un ouvrage aussi singulier et aussi difficile, car je suis presque certain qu’il a plus coûté à Molière que deux comédies de son invention, mérite l’attention, et même l’admiration des connaisseurs. Cependant, comme les scènes du théâtre italien, jouées à l’impromptu, dont je viens de parler, ne sont pas imprimées, et qu’il serait difficile au lecteur de pouvoir se les rappeler pour en faire la comparaison avec celle de Molière, il m’a paru indispensable d’en donner une légère idée, et de mettre par là le lecteur plus en état de connaître et de sentir avec quel art Molière en a fait usage. » Scènes italiennes. […] « On peut voir par ces exemples combien ces métamorphoses, si je puis m’exprimer ainsi, sont surprenantes, et avec quel art le poète français a adapté à son sujet tout ce qu’il a imité ; car les copies deviennent entre ses mains des originaux, et perdent ce caractère d’imitation servile qu’il est si difficile aux auteurs de ne pas laisser dans les ouvrages dont les idées ne leur appartiennent pas.