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13. (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32

Un caractère ne plaît, n’intéresse sur la scène, qu’autant qu’il offre par lui-même assez d’étendue et de profondeur pour que le spectateur soit dans l’impossibilité d’en saisir à l’instant tous les rapports, toutes les faces différentes. […] Ainsi, les auteurs de ces différents ouvrages ont enrichi le théâtre de nouvelles découvertes, se sont fait remarquer par des observations profondes, un naturel, une gaieté souvent admirables, et par des traits pleins de force et de vérité. […] Dans toutes ses meilleures comédies, Molière a toujours opposé avec la plus grande habileté au caractère qu’il veut faire connaître, un autre caractère absolument différent. […] Sans doute, dans la même situation, deux hommes d’un rang différent, un prince, un valet, éprouveront des sentiments semblables, leurs impressions seront les mêmes ; mais leur langage sera distinct, leur manière de s’exprimer différera. […] Que d’avis différents sur le degré de possibilité, de vraisemblance de certaines situations des chefs-d’œuvre !

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