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23. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102

Les femmes s’imaginèrent que pour être du bel air, comme on disait alors284, il fallait à tout prix être précieuses ; et celles qui n’avaient pas de quoi l’être de la bonne manière le devinrent d’une façon ridicule. […] madame, depuis qu’elle a été deux mois à Paris294 ; sa bonne, son marmiton et son cuisinier deviennent un petit laquais, une demoiselle suivante et un écuyer ; son armoire, une garde-robe, et son grenier, un garde-meuble 295 ; « le petit voyage qu’elle a fait à Paris l’a ramenée dans Angoulême plus achevée qu’elle n’étoit ; l’approche de l’air de la cour a donné à son ridicule de nouveaux agréments, et sa sottise tous les jours ne fait que croître et embellir296 : » elle ne peut plus vivre sans avoir des soupirants ; il lui faut un M. […] Vos devoirs accomplis, ajoutez, si vous voulez, à vos charmes par l’instruction, mais sans devenir jamais une femme pédante ni même une femme savante. […] On ne doit point les brider en tous leurs désirs ni leur refuser toute joie, mais leur apprendre à jouir honnêtement de ce qui est permis, à compter sur la douce bonté de ceux qui les dirigent, et à ne point     redouter comme une source de perdition ce qui ne le devient qu’autant qu’on en abuse. […] Que deviendra Isabelle enfermée ?

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