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164. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

L’auteur de ce factum, maître Pierre Roullé, docteur en Sorbonne et curé de Saint-Barthélemy, paroisse de la Cité, dénonçait Molière « comme un démon vêtu de chair […] et le plus signalé libertin qui fut jamais dans les siècles passés… » Il se déchaînait en invectives contre « un attentat sacrilège et impie qui méritait un dernier supplice exemplaire, et le feu même, avant-coureur de celui de l’enfer, pour expier un crime de lèse-majesté divine qui va droit à ruiner la religion catholique. »C’est à ces fanatiques fureurs que Boileau fait allusion dans ses vers de  VII : L’un défenseur zélé des bigots mis en jeu, Pour prix de ses bons mots le condamnait au feu. […] Loin d’atténuer le vice par des ménagements pusillanimes, il le place en des situations violentes où il le force à lâcher son dernier mot. […] « Songez seulement si vous oseriez soutenir à la face du ciel des pièces où la Vertu et la Piété sont toujours ridicules, la corruption toujours défendue, et toujours plaisante, et la pudeur toujours offensée ou en crainte d’être violée par les derniers attentats. » 117. […] Il a depuis longtemps creusé la sape ; Molière ne nous montre que l’heure de l’assaut, celle où Tartuffe, sachant qu’Orgon se mène par le bout du nez, ayant donation en poche, et sûr de l’avenir, se risque à une dernière infamie.

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