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79. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Éraste ayant à décider, après un vif débat entre deux dames, quel est l’amour préférable, de celui qui est jaloux ou de celui qui ne l’est pas, rend son jugement par un trait d’esprit qui est encore davantage un trait de bon sens et de vérité : « Puisqu’à moins d’un arrêt je ne puis m’en défaire, toutes deux à la fois je veux vous satisfaire ; et pour ne point blâmer ce qui plaît à vos yeux, le jaloux aime plus, et l’autre aime bien mieux. » L’ÉCOLE DES MARIS ET L’ÉCOLE DES FEMMES. […] Elle oublie la foi jurée à son fiancé, elle le voit battre par Don Juan sans prendre son parti, elle veut même que Pierrot soit bien aise de la voir devenir grande dame ; et comme celui-ci est outré de cette conduite, elle cherche à l’apaiser en le prenant par l’intérêt, en lui promettant de lui faire gagner quelque chose quand elle sera riche. […] Aussi, tandis qu’il regarde tout ce que lui suggèrent les passions qui le dominent comme représentant la raison, le vrai, le bien, il considère comme une faiblesse l’amour que lui inspire cette dame. […] Tartuffe, vivement épris des charmes d’Elmire, commet une imprudence qui est tout à fait dans la nature des passionnés, en déclarant son amour à cette dame sans avoir au préalable tâté le terrain afin de s’assurer si elle y correspondra. […] Et ce n’est pas par les personnages les plus intelligents et les plus instruits qu’elle est manifestée : c’est par Mme Jourdain, dame fort simple, et par la servante Nicole, femmes dont le bons sens réprouve toutes les extravagances de M.

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