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113. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

« Dans la comédie espagnole, la princesse, qui dédaigne l’amour, a une conversation avec le prince, dont elle est aimée autant que de ses autres amants, mais qui, pour l’engager plus sûrement, feint une insensibilité égale à la sienne ; la princesse paraît irritée de cette indifférence, de ce que malgré ses mépris, le prince ne lui offre pas son cœur comme les autres princes ; elle commence sans s’en apercevoir à l’estimer par dépit, et pour mieux découvrir les vrais sentiments du prince, elle lui fait un faux aveu de son inclination pour l’un de ses amants. […] Pour donner encore plus de vraisemblance à l’engagement que ce valet prend avec le prince, contre la princesse, Molière commence par supposer dans Moron (c’est le nom de ce valet) du dépit et de l’indignation de la voir se déclarer si ouvertement contre l’amour ; les présents qu’il reçoit du prince achèvent de le gagner et de corrompre sa fidélité : il forme le projet de faire aimer le prince et d’engager la princesse à consentir à un mariage que son père et ses sujets désirent également.

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