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90. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Ces circonstances expliquent seules le dénouement de la pièce, amené par l’intervention très invraisemblable du roi. Ce dénouement, dit-on, montre le vice du sujet; mais rien ne prouve qu’il fût le seul possible. […] Dénouement admirable, le plus heureux peut-être qui soit au théâtre français, parce qu’il laisse planer sur le drame le mystère enchanteur de la poésie, parce qu’il invite à la rêverie, et ouvre un monde à la pensée. […] Que signifie le dénouement du Festin de Pierre, sinon que la noblesse française, ruinée comme don Juan et comme lui corrompue, n’était plus corrigible, et n’avait aussi à attendre que le jour de la justice ? Qu’est-ce enfin que le dénouement du Misanthrope, sinon un aveu d’impuissance, sinon un cri de détresse parti des entrailles de la société française ?

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