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14. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

Faut-il, après cela, le défendre d’avoir eu en traitant le sujet mythologique d’Amphitryon, d’autre intention que d’égayer la cour et la ville, et de rivaliser avec Plaute, qu’il a vaincu ? […] Il est triste d’avoir à défendre Molière ; mais pourquoi a-t-on voulu, pourquoi veut-on encore attacher un stigmate d’infamie au front de ce grand poète ? […] L’erreur de Rousseau vient de ce que, dans son orgueil et sa sauvagerie, il se prenait lui-même pour un type de vertu ; de sorte qu’en paraissant défendre Alceste, il plaide sa propre cause. […] Où trouver plus de pathétique que dans ces plaintes sur les rigueurs de la mort : Défendez-vous par la grandeur, Alléguez la beauté, la vertu, la jeunesse ; La mort ravit tout sans pudeur : Un jour le monde entier accroîtra sa richesse ; plus de sensibilité et de douce mélancolie que dans ce passage où respire l’âme de Virgile, avec le souvenir de ses vers les plus émus : Solitude où je trouve une douceur secrète, Lieux que j’aimai toujours, ne pourrai-je jamais, Loin du monde et du bruit, goûter l’ombre et le frais ?

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