Aimant à s’égayer par d’utiles loisirs, Louis, qui te devait ses plus nobles plaisirs, Dont l’appui protecteur faisant taire l’envie, Contre elle, tant de fois, a défendu ta vie ; Cet esprit éclairé, ce brillant potentat Qui de l’éclat des arts a reçu tant d’éclat 1; Qui soutint si longtemps le Tartuffe et Molière ; De son siècle, avec peine, obtint qu’un peu de terre Couvrirait par pitié l’honneur du nom français. […] Tu n’as pas écrasé l’Hydre des faux dévots : Elle grandit dans l’ombre où ces phénix nouveaux De leurs cendres encor menacent de renaître, Et deux cents ans plus tard ils triomphaient peut-être : Aujourd’hui le Tartuffe apparaîtrait en vain, Nous verrions repousser ce chef-d’œuvre divin5, Qui subirait, crois-moi, l’exil expiatoire, S’il n’était défendu par deux siècles de gloire. […] Grâce aux modérateurs de notre liberté, La prudence toujours tempère la gaîté ; Et l’ennui, sur la scène étendant son empire, Sans leur permission l’on nous défend de rire7.