Parmi ces types créés par le caprice du génie, les uns sont attrayants et nous séduisent par le charme de leurs actions et de leurs paroles, tandis que d’autres nous paraissent odieux ou ridicules ; et nous sommes trop charmés par le spectacle pour séparer, dans cette affection ou cette répulsion momentanée qu’inspirent ces agréables fantômes, le bien du mal et les défauts des qualités. […] « Si l’emploi de la comédie est de corriger les vices des hommes, je ne vois pas par quelle raison il y en aura de privilégiés… Nous avons vu que le théâtre a une grande vertu pour la correction… Rien ne reprend mieux la plupart des hommes que h peinture de leurs défauts… La comédie n’est autre chose qu’un poème ingénieux, qui par des leçons agréables reprend les défauts des hommes… On doit approuver les pièces de théâtre où l’on verra régner l’instruction et l’honnêteté. » (Préface du Tartuffe.) […] « Jusque-là, il y avoit eu de l’esprit et de la plaisanterie dans nos comédies ; mais il y ajusta une grande naïveté, avec des images si vives des mœurs de son siècle, et des caractères si bien marqués, que les représentations sembloient moins être des comédies que la vérité même : chacun s’y reconnoissoit, et encore son voisin, dont on est plus aise de voir les défauts que les siens propres. » Perrault, Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant le dix-septième siècle, article J. […] « Un autre défaut de Molière, que beaucoup de gens d’esprit lui pardonnent et que je ne puis lui pardonner, c’est qu’il a donné un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu. » Fénelon, Lettre à l’Académie françoise, VII. — Voir aussi J.