Grimarest, un de ses premiers biographes, ayant donné une étendue démesurée à son ouvrage, et l’ayant rempli d’une foule d’anecdotes apocryphes ou de contes populaires, Voltaire, dont ces défauts ont justement révolté le jugement, s’est peut-être jeté à son tour dans l’excès du doute et de la brièveté. […] L’intrigue du Misanthrope n’est ni vive, ni forte, ni attachante : ce ne sont point des défauts ; ce sont les conditions nécessaires d’un ouvrage où le poète se proposait de peindre, dans des scènes largement développées, les vices et les ridicules innombrables qui infestent la société. […] On a loué et blâmé les dénouements de Molière avec un égal défaut de discernement. […] La Bruyère lui reproche le jargon, et le barbarisme et le défaut de pureté. […] Voltaire, dans son Commentaire sur Corneille, ouvrage dont il est plus facile d’éviter les défauts que d’égaler le mérite et l’agrément, apeut-être eu tort de prononcer trop absolument qu’une telle expression, une telle tournure n’était pas française, au lieu de dire qu’elle l’était du temps de Corneille, et qu’elle avait cessé de l’être depuis.