Complètement dénuée d’expérience, recherchée en mariage par un homme qui était en train de devenir illustre, qu’un roi jeune et brillant protégeait depuis un an de sa faveur déclarée, qui était le directeur de la troupe où elle vivait, son guide par conséquent, « son seigneur et son maître », pour prendre les expressions de L’École des femmes, poussée dans les bras de cet homme par la connivence de Madeleine Béjart, qui depuis longtemps n’avait plus rien à refuser à Molière, et qui aurait bien dû lui refuser au moins cela, que pouvait-elle faire ? […] Or ces trois premiers actes, en effet, forment une comédie complète ; à la fin du troisième acte, voici où nous en sommes : Tartuffe, posé de pied en cap dans les deux premiers actes, a fait sa déclaration à Elmire ; Damis a dénoncé cette déclaration à Orgon ; Orgon a chassé Damis de sa maison et a déclaré à sa femme qu’il voulait qu’elle reçût Tartuffe autant qu’il lui plairait d’être reçu ; Tartuffe reste ; c’est là que s’arrêtait la pièce ; et cela arrive souvent ainsi dans la vie ; elle pouvait s’arrêter là, c’était donc une pièce complète.