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121. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Un certain Antoine Baudeau se déclara contre lui ; il s’avisa d’une pièce intitulée les Véritables précieuses, pour montrer toute la noirceur de Molière ; mais ne jugeant pas, à ce qu’il paraît, sa pièce suffisante en un si grand dessein, il crut devoir l’accompagner d’une préface. […] Molière n’avait fait que chatouiller l’épiderme des médecins jusque-là, dans cette comédie, il déclare une guerre à mort à leurs longues robes doctorales, à leurs rabats, à leur pédantisme hérissé de mots grecs, à l’ignorance de la plupart d’entre eux, à tout ce qui constituait alors le charlatanisme de leur profession. […] Rendons plutôt justice aux ménagements qu’il fallait que Molière gardât, de peur de déplaire à un monarque jaloux de son autorité, et son protecteur déclaré. […] Adraste, après avoir perdu son temps à donner des sérénades sous les fenêtres de sa belle, sans avoir pu entrer dans le logis, apprend que don Pèdre veut faire peindre Isidore ; le peintre est de ses amis ; il se fait envoyer à sa place chez don Pèdre, car il sait peindre ; il manie le pinceau contre la coutume de France, qui ne veut pas qu’un gentilhomme sache rien faire ; Molière n’omet aucun trait de mœurs; Adraste déclare sa tendresse à Isidore, qui ne balance pas entre un vieux, et un jeune amant.

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