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110. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

A-t-on inventé rien de plus tragiquement comique que la scène de Pourceaugnac déclaré fou par les médecins ? […] C’était une femme altière et peu raisonnable, lorsqu’on n’adhérait pas à ses sentiments : elle aimait mieux être l’amie de Molière que sa belle-mère ; ainsi il aurait tout gâté de lui déclarer le dessein qu’il avait d’épouser sa fille. […] Un curé de Paris, exaspéré par Tartuffe, qui n’avait cependant pas encore été représenté et n’était qu’à l’état de menace latente pour les hypocrites, un prêtre déclarait alors, dans une brochure, qu’il fallait brûler Molière. […] « Ces vers, ajoute le Mercure galant, donnèrent occasion de parler de la médecine ; quelques-uns se déclarèrent contre, et plusieurs prirent son parti. […] Comme il était déjà très tard, chacun se retira bientôt après. » On a pu juger par cette oraison fort originale, étrange même — et réimprimée ici pour la première fois, — du bruit qu’avait fait, en mourant, le comédien et l’auteur de génie, que quelques envieux avaient osé déclarer inférieur à Scaramouche, son maître.

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