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19. (1686) MDXX. M. de Molière (Jugements des savants) « M. DXX. M. DE MOLIÈRE » pp. 110-125

Mais pour ne rien entreprendre sur les devoirs de nos pasteurs et des prédicateurs de l’Évangile, j’abandonne le comédien pour ne parler ici que du poète comique, et pour rapporter de la manière la plus succincte et la plus sèche qu’il me sera possible, quelques-uns des jugements que nos critiques séculiers et réguliers en ont porté. […] Le second en comprend 4. savoir Les Fâcheux ; L’École des maris ; La Critique de l’École des femmes ; La Princesse d’Élide, ou Les Plaisirs de l’Île enchantée. […] Voila peut-être tout ce qu’on peut raisonnablement exiger d’un critique judicieux qui n’a pu refuser la justice que l’on doit à tout le monde, et qui n’a point cru devoir blâmer des qualités qui sont véritablement estimables, non seulement parce qu’elles viennent de la Nature, mais encore parce qu’elles ont été cultivées et polies par le travail et l’industrie particuliere du poète. […] Il faut avoir une envie étrange de se munir du nom des auteurs graves, et de se donner des garants d’importance, pour vouloir nous persuader par l’autorité de quelques critiques de réputation qui ont eu de l’indulgence pour Molière, que ces vices qu’il a corrigés fussent autre chose que des manières extérieures d’agir et de converser dans le Monde. […] Rapin nous fait connaître qu’il est aussi dans le même sentiment, et il est allé même encore plus loin que ces deux critiques, lorsqu’il dit, qu’à son sens c’est le plus achevé et le plus singulier de tous les Ouvrages comiques qui aient jamais paru sur le théâtre9.

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