La première se hâte et ne perd aucune parole, elle craindrait de paraître plus longtemps coupable si elle disait un seul mot inutile; l’autre n’est sans doute pas moins impatiente de se sentir justifiée aux yeux d’un homme qu’elle aime ; mais elle ne sacrifiera rien, même à son impatience, des expressions détournées et des périphrases choisies qu’exige la haute distinction de son langage. […] Molière ne craint pas d’accuser les contrastes dans le cœur de ses héros et de multiplier, parfois en les opposant, les mobiles qui les font agir. […] Il craignait qu’Agnès ne péchât par trop de science; elle péchera par ignorance, et se jettera à la tête du premier damoiseau venu. […] Dans une vie dont les intérêts du cœur doivent être la grande affaire, il ne saurait y avoir aucune place pour la pédanterie, et il est fort à craindre qu’une femme pédante ne sache plus aimer.