Le comédien était un bonhomme en bois peint, les comédiennes se composaient d’une douzaine de jolies poupées dont les œillades n’étaient à craindre pour personne. […] La Comédienne : — Ne craignez rien, la gangrène y est. […] Non, non, n’ayez pas peur La Comédienne : — Je ne vous crains pas. […] Voilà la force ingénue, irrésistible, qui incline le spectateur à compatir, à frissonner, à admirer, à craindre, à se troubler, à pleurer, à se trouver mal, à partager avec des angoisses, avec des rires, avec des larmes, la moindre parole échappée au poète : — Allons, fuyons, accourons, appelons à notre aide ! […] Provost, dans le rôle de Chrysale, se ressent de ce mélange heureux de justice et de faiblesse, de bon sens et de bonté qui distingue cet excellent Chrysale, fanfaron loin de sa femme, mais reprenant son humble attitude dès qu’il entend gronder chez lui. — « Ce n’est pas ma femme que je crains, disait un sage ; je crains le bruit !