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102. (1802) Études sur Molière pp. -355

Après la représentation de cette pièce, Molière prononça un discours dans lequel il remercia le roi de son indulgence : fit adroitement l’éloge des comédiens de l’Hôtel de Bourgogne, dont il avait à craindre la jalousie, et demanda la permission de donner Le Docteur amoureux. […] Il y a très longtemps que Le Dépit amoureux n’a paru sur la scène française, car je craindrais d’offenser Molière, en accordant ce titre à l’extrait informe qu’on nous donne de cette pièce. […] Le maître ne craint-il point que le pantin ne fasse tort à l’amant ? […] Si je ne craignais d’être trop long, je réclamerais tous les vers de précaution, de sentiment, de situation qui mutuellement se font ressortir, tous ceux qui renferment une pensée philosophique, et que l’on retranche impitoyablement. […] Nous ne détaillerons point les beautés du style, celles de l’économie théâtrale ; tout est parfait, divin, et au point qu’on craint de proférer un blasphème, en osant parler des légères taches qu’une sévérité scrupuleuse pourrait peut-être y découvrir.

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