Lorsque je trouve dans une comédie deux caracteres également renforcés & parfaitement contrastants, je crois voir deux maîtres d’armes l’épée à la main : les coups qu’ils se portent mutuellement sont tous dangereux : quelquefois ils se tuent tous deux, ou bien celui qui triomphe n’a ce triste avantage qu’après avoir été considérablement affoibli par son adversaire. […] Ce ne sont plus deux furieux qui cherchent à terminer bien vîte leur combat par des coups mortels, ce sont au contraire deux athletes qui, placés dans la position la plus favorable pour faire admirer la souplesse, la grace & la vivacité de leurs mouvements divers, se fournissent tour-à-tour les moyens de les développer aux yeux du spectateur charmé. […] Damon, se jettant tout d’un coup entre eux. […] Dans les pieces à caractere, le titre doit annoncer le caractere du héros ; l’exposition doit l’ébaucher ; toutes les scenes, même la plus petite, doivent le peindre, & le dénouement doit lui donner le dernier coup de pinceau.