Convenez cependant que ce n’était pas la peine de vivre si longtemps, pour si peu. […] Or, mademoiselle Molière ne voulait ni changer sa robe, ni couvrir sa gorge et ses bras, ni pâlir sa joue, ni jouer, comme il convient, ce beau rôle d’Elmire que Molière avait fait pour elle ! […] À voir Le Malade imaginaire, en songeant à la catastrophe finale, on est forcé de convenir, en soi-même, qu’en dépit de cette bonne humeur si gaie et si charmante que Molière a jetée, à pleines mains, dans cette comédie en trois actes, il n’y a pas, dans tout le drame moderne (et Dieu sait que nos illustres ne se sont guère tenus dans les limites naturelles), un drame qui soit plus complètement triste, dans le fond et dans les détails. […] Pur hasard, convenez-en ; mais que de verve et que d’esprit, que de bonne grâce ! […] C’est à l’écrivain qui écrit, chaque jour, qu’il convient (la langue étant saine et sauve) de ménager son sujet.